Territoire


La localisation et les limites territoriales

 

Située au nord de la MRC des Maskoutains, au cœur du triangle formé par les villes de Sorel-Tracy, Drummondville et Saint-Hyacinthe, la municipalité de Saint-Marcel-de-Richelieu, dont la superficie totale de la municipalité est d’un peu plus de cinquante kilomètres carrés (50,1 km2), est bordée à l’ouest par la rivière Yamaska. Pour le reste, elle a ses frontières avec les limites municipales de Saint-Guillaume (MRC de Drummond), à l’est, Saint-David et Saint-Aimé (MRC Pierre-De Saurel), au nord, Saint-Louis et Saint-Hugues (MRC des Maskoutains), au sud.

Ses principaux accès se font par la route nationale 239 qui traverse la municipalité d’est en ouest. 


La topographie et les sols


Ce territoire aux larges horizons fait partie intégrante de la plaine des Basses-Terres du Saint-Laurent, à proximité relative du lac Saint-Pierre. Le sous-sol est une argile marine (dépôts de l’ancienne mer Champlain) faisant quelque vingt-cinq mètres (± 25 m) de profondeur avant de rencontrer un lit de matériaux de till datant de la dernière glaciation puis le toit de la roche en place constituée des schistes argileux de Lorraine et d’Utica. En surface et de manière générale, le terrain y est très plat et homogène avec, en surface, des sols agricoles d’excellente qualité de différentes textures :

  • loams sableux et sables fins d’origine fluviatile reposant en minces couches sur un substratum loameux à argileux, en certains endroits
  • sols plus franchement loameux voire même argileux, en d’autres.

Cependant, du côté ouest, on peut trouver des sols très limoneux aux abords de la rivière Yamaska où les formes d’érosion, avec les grandes «coulées argileuses» très ravinées qu’on leur connaît, ont procuré un relief passablement vallonné.


Le réseau hydrographique et le drainage des terres


Toute la municipalité se retrouve dans le bassin versant de la rivière Yamaska qui, elle, se trouve à être très encaissée, à la limite ouest du territoire municipal, et est un des principaux affluents du fleuve Saint-Laurent. Si la Yamaska et ses tributaires constituent un important sujet de préoccupation à caractère environnemental, elle demeure néanmoins un des plus beaux éléments du paysage régional, ce qu’elle doit à son val qui, dans notre environnement, est resté d’une bucolique hautement champêtre.

Compte tenu de la nature même des sols et du sous-sol, on comprend que l’érosion naturelle ait, à travers les siècles, fait en sorte que la partie aval des petits et moyens cours d’eau qui se rendent à la rivière présentent désormais ces formes de ravinements dont il a été question plus avant. Quoiqu’il en soit, ce qu’il nous faut mieux observer et plus réfléchir maintenant, c’est la situation qui prévaut au chapitre de l’égouttement des terres, dans la partie amont du réseau hydrographique.

Pratiquement tous les petits fossés jadis trouvés entre les parcelles et un très grand nombre de fossés de ligne qui délimitaient les lots du cadastre original sont aujourd’hui disparus. Pour ainsi dire toutes les terres agricoles ont été nivelées et sont drainées souterrainement. Les collecteurs de drains trouvent leur exutoire dans des cours d’eau qui, pour la grande majorité, ont fait l’objet de creusage et de redressement. La majorité d’entre eux sont désormais intermittents et, en période d’étiage, le débit de la Yamaska atteint de très bas niveaux.

Sans considération aux grandes coulées dites naturelles, la municipalité compte un peu plus d’une centaine de kilomètres (> 100 km) de cours d’eau qualifiés d’émissaires agricoles. Dans une municipalité aussi agricole que la nôtre, est-il besoin de préciser que, lorsqu’il s’agit de cours d’eau dont le tracé et la profondeur ont fait l’objet d’intervention de nature anthropique, ces derniers se présentent de manière très rectiligne et possèdent une pente presque nulle. Aussi, il importe de mentionner que tous les cours d’eau locaux et les travaux qui peuvent y avoir cours se retrouvent sous la responsabilité exclusive de la MRC des Maskoutains.

La municipalité entend faire respecter les normes minimales de protection des bandes riveraines et travailler avec le monde agricole local pour la mise en place de mesures et d’aménagements permettant de nous assurer d’un meilleur contrôle de la situation à cette enseigne. Ce faisant, nous serions mieux à même de nous assurer, d’une bonne conservation de nos très bons sols agricoles. En cela, elle travaillera également de concert avec les autres municipalités locales et les MRC directement concernées par le dossier, en lien également avec l’Organisme de bassin versant de la Yamaska (COGEBY), la Fédération régionale de l’UPA de Saint-Hyacinthe et les autres groupes ou ministères intéressés par la protection agroenvironnementale.


La forêt, les boisés, les haies et les arbres


Située principalement dans la partie ouest et sud-est de la municipalité, toujours dans l’axe de la rivière Yamaska, la forêt ne couvre plus qu’environ dix pourcents (< 10 %) du territoire marcelois. Il s’agit d’une forêt feuillue à mixte composée pour beaucoup d’érables, de frênes et de hêtres avec, de ci, de là, des intrusions de peuplements résineux comme des pinèdes et des prucheraies, surtout. Les boisés de ferme ont beaucoup été laissés pour compte au cours des dernières décennies, si ce n’est que pour l’exploitation relativement douce, pour ne pas dire artisanale, de quelques érablières. La municipalité compte aussi quelques plantations de conifères.

Après la fragmentation des grands massifs boisés, le couvert forestier se présente en cinq (5) îlots principaux faisant entre, pour les plus petits, une cinquantaine d’hectares  et, pour le plus grand, quelque cent soixante-cinq hectares (± 50 à 165 ha) respectivement. En fait, ce qui fait probablement le plus défaut dans la municipalité, ce sont les haies d’arbres et/ou d’arbustes pouvant servir efficacement de brise-vent ou de brise-odeurs, selon le cas. C’est ce sur quoi la municipalité compte travailler en association avec le monde agricole.

De telles structures vivantes, bien implantées dans les champs et tout le long du réseau hydrographique, permettraient à la fois la stabilisation des abords des cours d’eau, une bonne protection des sols et des cultures contre les forces du vent, une meilleure gestion de la neige en période hivernale et une plus grande biodiversité végétale et animale; en plus de contribuer de manière très significative à l’amélioration de la qualité de la trame paysagère locale et de la qualité de vie de notre population.

Par ailleurs, depuis une vingtaine d’années, dans le cadre de ce qui est devenu ‘’ Le mois de l’arbre’’ ou en d’autres circonstances, la municipalité s’est chargée de la distribution d’arbres auprès de ses citoyens. C’est près d’une dizaine de milliers d’arbres (± 10 000) de différentes espèces feuillues et résineuses qui ont été plantés un peu partout sur le territoire, au village comme à la campagne, que ce soit autour des maisons et de certains bâtiments de ferme ou, encore, dans des espaces moins propices à l’agriculture comme les coulées profondes dont il a déjà été question.


La biodiversité végétale et animale


Tout le milieu riverain de la Yamaska présente un environnement intéressant pour la faune et la flore indigènes. Toutefois, considérant tout ce que nous venons de dire et d’écrire sur le territoire, il y a lieu de s’interroger sur la situation qui prévaut dans la vaste plaine agricole qui occupe le gros du territoire municipal pour l’ensemble des espèces animales et végétales car il ne fait aucun doute que leur nombre a été en régression constante au cours des dernières décennies.

Cela reste beaucoup moins vrai cependant pour des espèces d’oiseaux comme la bernache du Canada (outarde) ou l’oie des neiges (oie blanche). C’est ainsi que, tôt au printemps et tard à l’automne, par centaine de milliers d’individus, la grande sauvagine vient fréquenter nos terres nues qui lui servent de halte routière comme aire d’atterrissage, de repos et de ressourcement. Le spectacle qu’elle nous offre à son arrivée comme à son départ est tout simplement féérique.

Du côté de l’herpétofaune, certains sujets tels que des tortues, couleuvres, grenouilles, crapauds, rainettes, salamandres et tritons soient encore aperçus de temps à autre.

Un peu a contrario, pourrions-nous dire, il appert que certaines espèces animales, qu’il s’agisse tout spécialement ou encore d’un grand mammifère comme le cerf de Virginie, s’accommodent très bien de la présence d’une agriculture comme celle pratiquée dans notre secteur. Pour sa part, l’été venu, le cerf affectionne tout particulièrement nos champs de soya et de foin, lorsqu’il en est, alors qu’il trouve de moins en moins d’espaces de ravage d’hiver.

Malheureusement, nous n’avons pas en main toutes les données qui nous permettraient une analyse plus exhaustive de la situation en matière de biodiversité. Toutefois, nos observations terrain ont tendance à corroborer ce que certaines études portant sur un tel sujet et conduites dans la grande région montérégienne viennent scientifiquement démontrer. Nos espaces boisés se sont faits toujours plus petits pour offrir habitat et nourriture aux populations de reptiles et d’amphibiens, d’oiseaux et de petits, moyens et grands mammifères. Et, en tête des bassins et sous-bassins versants, nos cours d’eau sont majoritairement devenus intermittents et ne servent plus de refuge à aucune espèce aquatique.

Il serait bien que les petites municipalités et les producteurs agricoles locaux puissent compter sur les services professionnels de personnes compétentes en matière d’écologie globale et d’approche écosystémique. Nature et agriculture devraient toujours pour ne pas dire obligatoirement aller de pair, selon nous. C’est devenu presque qu’un euphémisme que de le dire, mais nous aurons à nous donner des politiques fermes de développement durable en utilisant tous les recours possibles pour y arriver, qu’on parle de sensibilisation et d’éducation populaire, de réalisation de projets concrets ou de réglementation plus sévère en ce genre de matière.